Par souci de maintien de l’ordre public, les casinos sont interdits dans un rayon de 100 km à Paris. Et cela dure depuis 1920. Toutefois, des établissements comme les cercles de jeux ont réussi à avoir l’approbation du Ministère de l’intérieur après la Seconde Guerre. Ces établissements de jeux atypiques se multiplient, prospèrent et envahissent la capitale jusque dans la première décennie du XXIe siècle. Atteignant un nombre d’environ 15 en décembre 2006, les cercles de jeux de la capitale commencent lentement à s’effacer du paysage. Une disparition qui laisse place aux clubs de jeux.
Qu’est-ce qu’un cercle de jeux ?
Au cours de l’histoire juridique, les cercles de jeux sont tantôt définis comme associations tantôt comme société commerciale. Ce sont des cercles où sont joués des jeux de commerce et où les jeux de hasard sont interdits. Ils sont régis par la loi des associations loi 1901. L’on y joue des jeux de cartes, mais pas de jeux de pur hasard tels que les machines à sous.
Toutefois, l’instruction du 15 juillet 1947 autorise certains cercles à faire du billard et du baccara. Tous les cercles de jeux à Paris sont des cercles ouverts. C’est-à-dire que le mode de gestion des jeux de ces établissements est attribué à un Comité des jeux extérieur.
De l’apogée au déclin
Ayant atteint une vitesse de croisière optimale, le sort des cercles de jeux parisiens change à partir de 2007. À l’instar d’Aviation Club de France, Eldo et Concorde, cette année marque le début d’une triste fin. 13 cercles de jeux ont été contraints de fermer leurs portes depuis cette date donnée pour fraude fiscale ou blanchiment. La plupart d’entre eux ont été entremêlés dans des affaires judiciaires de banditisme.
Nombreux sont ceux qui ont fait l’objet de descente de police et ont mené sur des implications dans les guerres de gangs. Tel est notamment le cas du Cercle Wagram qui a la clé sous la porte en 2011. Après avoir été soupçonné de magouiller avec la Brise de mer, l’établissement est rendu coupable en 2013 suite au procès.
Vers un nouvel espoir dans les clubs de jeux
Suite à cette fâcheuse histoire, la législation s’est assouplie et a mis en examen la loi de 1920. En 2018, une nouvelle loi sur un nouveau type d’établissement voit le jour. Effectivement, grâce à cette nouvelle loi qui autorise les « clubs de jeux », les joueurs parisiens ont été servis. De plus, d’une certaine manière, elle permet aux « cercles de jeux » de renaître de leurs cendres.
Parmi les cercles de jeux restants, certains ont été rachetés par de grandes firmes pour être transformés en clubs de jeux. Le groupe Partouche a par exemple fait pareil pour construire son premier club de jeux en 2018 : le Club Berri. Il a racheté le Cercle Gaillon, qui a été pris dans la vague d’explosion judiciaire et a fermé en 2012. Mais pour espérer prospérer à nouveau, les cercles restants ne devraient-ils pas tous se mouler à cette nouvelle loi ?